Les salariés de l’Ensemble petits frères des
Pauvres sont invités par l’employeur à participer à des entretiens avec un
cabinet extérieur aux pfP. L’employeur a pris cette initiative seul. Pour
information, les organisations syndicales n’ont validé ni la méthode, ni le
calendrier, ni le prestataire sollicité. Il n’y a pas de neutralité de
l’employeur dans cette démarche, ni dans le choix du prestataire. Ne soyons pas
naïfs… L’employeur est tout à fait dans
son droit quand il sonde les salariés dans ce domaine des rémunérations. Ceci
dit, il part avec des objectifs et des présupposés plus ou moins précis.
La CFTC réclame depuis 7 ans une refonte de la
grille de classification et des méthodes d’évaluation. Elle a aussi pointé des
iniquités de rémunérations selon les métiers. La CFTC ne peut que se réjouir du lancement de ce processus mais regrette
que l’employeur n’ait pas pris le temps d’un échange sur le sujet avec les
partenaires sociaux.
Ainsi, l’employeur affirme souvent dans des
réunions de négociations que les salariés sont « trop bien payés »
par rapport au marché et que certains salariés restent dans l’Ensemble pour des
« mauvaises raisons ». Il faut ainsi comprendre que la
« mobilité externe » est rendue plus difficile quand on est mieux
payés chez les pfP qu’ailleurs. Certains salariés resteraient pour le salaire
et moins pour le travail lui-même…Ces
messages laissent entendre qu’il ne faudrait plus que des salariés fassent
carrière chez les petits frères des Pauvres ou que ceux qui le font seront
poussés à aller voir ailleurs un moment ou à un autre.
Nous disons aujourd’hui à l’employeur :
si des salariés peuvent s’ennuyer ou s’assoupir sur leurs missions, c’est
surement bien plus un problème de management, d’accompagnement, de formation ou du manque d’évolutions possibles
que de salaires trop élevés. Ces présupposés ne nous semblent pas toujours
respectueux des personnes et in fine en contradiction avec les valeurs de
l’association. Est-ce en poussant les séniors dehors que l’on combat le chômage
des séniors et les petites pensions de retraite ?
Vers quoi veut nous amener
l’employeur ? L’individualisation des salaires grâce à la mise en
place de critères d’efficience (pour ne pas dire compétitivité) ? Ces
questions, nous les posons aujourd’hui publiquement car l’employeur ne dit pas
clairement vers quoi il veut aller.
Pour autant, nous
le disons, la CFTC ne souhaite pas le statu quo et le maintien de cette grille
de classification et cette méthode d’évaluation à point si inefficace et
infantilisante.
Aujourd’hui, la grille des salaires ne
récompense pas les efforts de salariés (qui s’investissent particulièrement
intensément à tel moment ou sur tel projet), ni le périmètre réel d’exercice de la fonction. Vous êtes nombreux
à nous avoir dit être déçus que vos efforts n’aient parfois même pas été
gratifiés d’un simple merci. La CFTC a toujours dit que l’employeur devait
trouver les moyens de gratifier l’investissement des salariés, leur montée en
compétence, le travail supplémentaire
réalisé pour compenser l’absence d’un collègue non remplacé et les
prises de responsabilités.
Par ailleurs, l’éventail des salaires est trop
« écrasé » et ne donne pas toujours de visibilité à la rémunération
des compétences et des responsabilités. Par exemple, être mieux payé que son
hiérarchique ne donne pas toujours envie de progresser.
Nous pensons qu’il est démagogique de
« dénoncer » les « hauts » salaires (qui avouons-le ne le
sont pas tant que cela) . Si ces derniers sont trop bas, ils écrasent la grille
de salaires « en dessous » d’eux. Un écart de 1 à 5 ou 1 à 6 entre
les plus hauts et les plus bas salaries ne nous semblent pas injustes ou
absurde. Mais aujourd’hui, ils ne sont que de 1 à 4.
La CFTC sera donc attentive aux idéologies de
l’efficience et des logiques comptables, et proposera des modes d’évaluation et
de rémunération qui nous fassent sortir d’une grille rigide et démotivante.
Nous vous invitons tous à privilégier des démarches collectives, à saisir les
enjeux généraux. C’est le rôle des organisations syndicales quand elles
travaillent bien pour le bien commun. Rejoignez-les pour travailler ces
questions avec elles.
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