samedi 27 février 2016

Quand 2+1=5 !

Le « climat social » s’est brusquement tendu la semaine dernière. Que se passe-t-il ?
Comme vous le savez, la position constante des organisations syndicales est de refuser que les CDS EAT aient 5 équipes à soutenir. L’employeur avait fait le choix de proposer aux CDS le soutien de 5 à 7 équipes avant 2013. Ce choix avait conduit les Organisations syndicales à se mobiliser. CGT et CFDT ayant à l’époque choisi de passer par la justice pour faire suspendre le projet associatif, méthode que nous réprouvons. Mais sur le fond, nos refus étaient identiques.
Pour sortir de cette impasse à l’époque, la CFTC avait proposé de limiter le nombre d’équipe à soutenir à 2, plus une à « créer ». Le fameux 2+1…
A plusieurs reprises pendant 3 ans, il nous a fallu rappeler à l’employeur que ce 2+1 était le seul horizon valable pour nous, et que les nouveaux salariés devaient être embauchés sur ce modèle.
La commission GPEC (chargée de rédiger des fiches métiers) a d’ailleurs proposé une fiche qui tenait compte d’une proximité des salariés avec les acteurs des EAT, en étant néanmoins en distance afin de permettre aux acteurs bénévoles d’agir de manière plus autonome. Cette fiche métier est compatible à un soutien de 2 équipes, certainement pas de 5.
Dans ce même esprit de prudence dans la modification du modèle de soutien salarié aux bénévoles, nous avons obtenu avec les autres Organisations Syndicales de pouvoir avoir un temps de 2 ans pour observer les métiers impactés par la réorganisation. Cela permet vérifier si cette nouvelles « posture » des CDS est viable, tant du point de vue de la qualité de l’accompagnement des personnes âgées, du soutien des bénévoles,  que des conditions de travail. Car tels sont les enjeux centraux !
L’accord récemment signé entre les Organisations Syndicales et l’employeur visait à régler des questions de mise en œuvre de tous ces changements. Quelques mesures concrètes intéressantes, des revalorisations salariales des possibilités de télétravail…
Mais, lors de la rédaction de cet accord, et lors des navettes entre les Organisations Syndicales et l’employeur, nous avons demandé à plusieurs reprises (par écrit et à l’oral) que soit retiré qu’à l’avenir les CDS seraient amenés à soutenir de 2 à 5 équipes. Ce chiffre 5 réapparaissant alors que les Organisations syndicales  y sont farouchement opposés.
Probablement fatigués par la fin d’année, de bonne foi car nous pensions avoir été naturellement entendus, nous n’avons pas été assez vigilants et le «  5 équipes » est resté dans le document final, signé par toutes les organisations syndicales.
Alertés par de nombreux collègues, nous avons pensé sincèrement à une erreur. Nous avons demandé à ce que l’erreur soit corrigée. A cette demande, le délégué Général Adjoint a répondu qu’il n’y avait pas d’erreur, en ces termes « En régime de croisière nous avons toujours dit qu’un CDS pourrait accompagner de deux à cinq équipes. Je ne vois pas d’erreur dans l’accord. »
A l’oral, l’employeur a confirmé sèchement sa position.

Les élus CFTC du Comité d’Entreprise ont alors prononcé cette déclaration lors de la séance du CE de vendredi
« L’accord d’accompagnement des salariées dans le cadre de la réorganisation régionale comporte un élément qui demande une correction, à savoir le fait que les CDS soutien d’EAT pourraient être amenés à accompagner de 2 à 5 équipes.
A plusieurs reprises la CFTC a demandé qu’il ne soit fait référence qu’à un soutien de 2 + 1 équipes.
L’ensemble des acteurs s’était mis d’accord pour que le modèle 2 + 1 soit appliqué pendant les 2 ans d’observation et qu’à l’issue un bilan soit fait.

La CFTC refuse les intentions de l’employeur d’amener le métier CDS d’EAT à soutenir à terme 5 équipes. Ce n’est pas conforme au fond des discussions avec les élus depuis 2013, ni respectueux de la période d’observation.
5 équipes à soutenir changerait la pertinence de la fiche métier CDS, la nature du métier, le soutien effectif des bénévoles.

Les élus CFTC demandent instamment à l’employeur de corriger l’accord afin de revenir à l’esprit des discussions menées jusqu’à présent.
Dans cette attente,  les élus CFTC ne siègeront pas au CEC. » Les élus CFTC

Nous avons aussi constaté que nombre des dispositions contenues dans ce fameux accord d’accompagnement des salariés n’avaient pas été travaillées par l’employeur dans leurs applications pratiques. Nous pensons aux avenants, aux délégations et sub délégations, aux modalités pratiques d’application du télétravail, aux accompagnements des nouveaux métiers…et que dire des lieux de travail des salariés et futurs salariés qui restent aujourd’hui bien flous pour beaucoup en région.
Nous en sommes là :
Au sujet des CDS EAT et aux nombre d’équipes à soutenir, nous naviguons entre plusieurs sentiments… « Duperie » « cause toujours »… ? Quoiqu’il en soit, il semblerait que l’employeur ne joue pas le jeu du dialogue et du compromis, et in fine ne fasse que ce qu’il a décidé…

Nous invitons l’employeur à retirer la mention « 5 équipes" de l’accord" et à se concentrer sur les nombreux problèmes à résoudre dans l’organisation du travail que génère le nouveau projet. Surcharge de travail de certains salariés comme les comptables, insécurisation des  CDS EAS contraints de signer des avenants actant la fragilité de leurs missions, surcharge de fonctions support aux sièges, manque de reconnaissance des salariés contribuant au projet mais n’ayant pas bénéficié de revalorisation salariale dans un contexte de NAO à 0%, etc…
Il est temps que l’employeur sorte des incantations sur la paix et le dialogue social et ouvre rapidement une nouvelle ère de sérieux dans le soutien des salariés.

Nous sommes prêts, élus CFTC à défendre les intérêts des salariés, en allant jusqu’à dénoncer l’accord si l’employeur refusait de le réviser.

Rejoignez-nous !