Le
« climat social » s’est brusquement tendu la semaine dernière. Que se
passe-t-il ?
Comme
vous le savez, la position constante des organisations syndicales est de
refuser que les CDS EAT aient 5 équipes à soutenir. L’employeur avait fait le
choix de proposer aux CDS le soutien de 5 à 7 équipes avant 2013. Ce choix
avait conduit les Organisations syndicales à se mobiliser. CGT et CFDT ayant à
l’époque choisi de passer par la justice pour faire suspendre le projet
associatif, méthode que nous réprouvons. Mais sur le fond, nos refus étaient
identiques.
Pour
sortir de cette impasse à l’époque, la CFTC avait proposé de limiter le nombre
d’équipe à soutenir à 2, plus une à « créer ». Le fameux 2+1…
A
plusieurs reprises pendant 3 ans, il nous a fallu rappeler à l’employeur que ce
2+1 était le seul horizon valable pour nous, et que les nouveaux salariés
devaient être embauchés sur ce modèle.
La
commission GPEC (chargée de rédiger des fiches métiers) a d’ailleurs proposé
une fiche qui tenait compte d’une proximité des salariés avec les acteurs des
EAT, en étant néanmoins en distance afin de permettre aux acteurs bénévoles
d’agir de manière plus autonome. Cette fiche métier est compatible à un soutien
de 2 équipes, certainement pas de 5.
Dans
ce même esprit de prudence dans la modification du modèle de soutien salarié
aux bénévoles, nous avons obtenu avec les autres Organisations Syndicales de
pouvoir avoir un temps de 2 ans pour observer les métiers impactés par la
réorganisation. Cela permet vérifier si cette nouvelles « posture »
des CDS est viable, tant du point de vue de la qualité de l’accompagnement des
personnes âgées, du soutien des bénévoles, que des conditions de travail.
Car tels sont les enjeux centraux !
L’accord
récemment signé entre les Organisations Syndicales et l’employeur visait à
régler des questions de mise en œuvre de tous ces changements. Quelques mesures
concrètes intéressantes, des revalorisations salariales des possibilités de
télétravail…
Mais, lors de la rédaction de cet accord, et lors des navettes entre
les Organisations Syndicales et l’employeur, nous avons demandé à plusieurs
reprises (par écrit et à l’oral) que soit retiré qu’à l’avenir les CDS seraient
amenés à soutenir de 2 à 5
équipes. Ce chiffre 5 réapparaissant alors que les Organisations syndicales y sont farouchement opposés.
Probablement
fatigués par la fin d’année, de bonne foi car nous pensions avoir été
naturellement entendus, nous n’avons pas été assez vigilants et le « 5
équipes » est resté dans le document final, signé par toutes les
organisations syndicales.
Alertés
par de nombreux collègues, nous avons pensé sincèrement à une erreur. Nous
avons demandé à ce que l’erreur soit corrigée. A cette demande, le délégué
Général Adjoint a répondu qu’il n’y avait pas d’erreur, en ces termes « En
régime de croisière nous avons toujours dit qu’un CDS pourrait accompagner de
deux à cinq équipes. Je ne vois pas d’erreur dans l’accord. »
A
l’oral, l’employeur a confirmé sèchement sa position.
Les
élus CFTC du Comité d’Entreprise ont alors prononcé cette déclaration lors de
la séance du CE de vendredi
« L’accord
d’accompagnement des salariées dans le cadre de la réorganisation régionale
comporte un élément qui demande une correction, à savoir le fait que les CDS
soutien d’EAT pourraient être amenés à accompagner de 2 à 5 équipes.
A plusieurs reprises
la CFTC a demandé qu’il ne soit fait référence qu’à un soutien de 2 + 1
équipes.
L’ensemble des
acteurs s’était mis d’accord pour que le modèle 2 + 1 soit appliqué pendant les
2 ans d’observation et qu’à l’issue un bilan soit fait.
La CFTC refuse les
intentions de l’employeur d’amener le métier CDS d’EAT à soutenir à terme 5
équipes. Ce n’est pas conforme au fond des discussions avec les élus depuis
2013, ni respectueux de la période d’observation.
5 équipes à soutenir changerait la pertinence de la fiche métier CDS, la nature
du métier, le soutien effectif des bénévoles.
Les élus CFTC
demandent instamment à l’employeur de corriger l’accord afin de revenir à
l’esprit des discussions menées jusqu’à présent.
Dans cette
attente, les élus CFTC ne siègeront pas au CEC. » Les élus CFTC
Nous
avons aussi constaté que nombre des dispositions contenues dans ce fameux
accord d’accompagnement des salariés n’avaient pas été travaillées par l’employeur
dans leurs applications pratiques. Nous pensons aux avenants, aux délégations
et sub délégations, aux modalités pratiques d’application du télétravail, aux
accompagnements des nouveaux métiers…et que dire des lieux de travail des
salariés et futurs salariés qui restent aujourd’hui bien flous pour beaucoup en
région.
Nous en sommes là :
Au
sujet des CDS EAT et aux nombre d’équipes à soutenir, nous naviguons entre
plusieurs sentiments… « Duperie » « cause
toujours »… ? Quoiqu’il en soit, il semblerait que l’employeur ne
joue pas le jeu du dialogue et du compromis, et in fine ne fasse que ce qu’il a
décidé…
Nous invitons l’employeur à retirer la
mention « 5 équipes" de l’accord" et à se concentrer sur les nombreux
problèmes à résoudre dans l’organisation du travail que génère le nouveau
projet. Surcharge de travail de certains salariés comme les comptables,
insécurisation des CDS EAS contraints de
signer des avenants actant la fragilité de leurs missions, surcharge de
fonctions support aux sièges, manque de reconnaissance des salariés contribuant
au projet mais n’ayant pas bénéficié de revalorisation salariale dans un
contexte de NAO à 0%, etc…
Il est temps que l’employeur sorte des
incantations sur la paix et le dialogue social et ouvre rapidement une nouvelle
ère de sérieux dans le soutien des salariés.
Nous sommes prêts, élus CFTC à défendre les
intérêts des salariés, en allant jusqu’à dénoncer l’accord si l’employeur
refusait de le réviser.
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