Dès le début de son projet,
l’employeur voulait modifier la présence et le mode d’interventions des CDS
auprès des bénévoles et des équipes de bénévoles afin de redonner de
l’autonomie et de l’initiative à ces derniers. C’était son analyse, ses choix.
Soit.
Mais dans un premier temps,
l’employeur voulait que les CDS puissent soutenir jusqu’à 5 équipes. Nous avons
d’ailleurs vu des textes qui envisageaient même un soutien de 7 équipes par CDS.
L’ensemble des syndicats ont
fortement réagi, et vous savez combien nous étions opposés à ce que ces questions soient judiciarisées comme
certains commençaient à le faire.
Lors du Comité d’Entreprise du 11
octobre 2013, alors que des syndicats et l’employeur allaient à l’affrontement devant
les tribunaux, vos élus CFTC ont proposé une voie d’expérimentation, qui
permettait de faire évoluer le métier CDS mais en limitant cette évolution à 2
équipes (et un projet de développement). Ce chiffre de 2+1 vient de la
proposition des élus CFTC. Nous l’assumons.
Nous sommes favorables à ce que
les métiers CDS évoluent. C’est un progrès possible pour les collègues CDS, une
chance de plus grande créativité, une ouverture sur les territoires, des
possibilités d’évolution, etc… (1)
Avec ce modèle, nous pensons que
la proximité avec les bénévoles et les personnes accompagnées reste possible.
Cependant, il y a quelques
semaines, il a fallu que vos élus CFTC et représentants protestent à nouveau
vivement ! L’employeur avait prévu d’appliquer aux seuls
« anciens » CDS le modèle de soutien 2+1. Très clairement, il nous
disait que les nouveaux salariés CDS embauchés
en région pourraient se voir confier plus de 2 équipes. Cela voulait dire que
ces deux ans n’étaient pas un temps d’expérimentation mais de
« patience » pour l’employeur. Nous aurions vu bien vite réapparaître
un CDS pour le soutien de 5 ou 7 équipes…
Nous étions prêts à aller à la
rupture des négociations avec l’employeur quand celui-ci a fini sous notre pression par
reconnaître qu’il ne pourrait y avoir véritable expérimentation si des salariés
étaient déjà sur un autre mode de soutien.
Nous demandons avec insistance qu’une
commission d’évaluation permanente se mette en place pour surveiller et
accompagner la mise en place des nouveaux CDS sous ce mode d’accompagnement
2+1. Cette expérimentation de deux ans (2016-2018) ne doit pas être un temps où
les métiers se mettent en place sans analyse sérieuse. Nous savons trop bien combien nous pourrions
alors nous retrouver avec des salariés qui se verraient confier 3, 4, 5 équipes
voire plus dès 2018 si nous laissons l’employeur seul à mettre en place ce
nouveau métier CDS. C’est une échéance peut-être lointaine, mais c’est aussi
bien court pour mettre en œuvre la sauvegarde du savoir faire des petits frères
des Pauvres. Nous voulons mesurer si ce nouveau métier permet bien aux CDS de soutenir
efficacement les équipes pfP dans leur rôle d’acteurs majeurs de la lutte contre
l’isolement et les pauvretés des personnes âgées. Quand on voit ce que certains
de nos dirigeants promeuvent comme modèle d’équipes citoyennes en externe, nous
pouvons être inquiets sur la qualité du soutien salariés qu’ils veulent
préserver au sein de notre association ! (2)
(1) la question des transports, et la question des bureaux
où vont travailler les salariés restent néanmoins toujours posées ! Nous n’accepterons aucune mise en place des
métiers sans que ces questions ne soient traitées sérieusement et concrètement ! Or l'employeur reste bien évasif sur ces questions essentielles.
(2)En parallèle de ces évolutions de métiers, nous voyons que notre délégué général vante sous d’autres cieux les mérites de l’émergence d’équipes citoyennes Monalisa. Celles-ci pourraient lutter contre l’isolement avec un soutien salarié a priori bien plus léger que nous le connaissons aujourd’hui dans notre association. Le contenu, le sérieux des accompagnements, le traitement des situations complexes nous paraissent garantis dans notre association. Cela fait la crédibilité de notre association auprès des partenaires et donateurs.