vendredi 16 novembre 2012

Démissions

Les séances du CEC du 19 octobre et du 15 novembre ont marqué un tournant dans les relations entre ses membres.

Jusque là, en dépit des différences légitimes et de divergences dans l’appréciation de certaines questions intéressant les intérêts des salariés du « groupe »des petits frères des Pauvres, les membres élus sur des listes différentes avaient su adopter l’attitude nécessaire pour permettre un fonctionnement normal du comité et décider d’avancées pour les salariés.
La représentation CFTC, quoique minoritaire en voix (3 élus titulaires sur 7, la CFDT en ayant 3 et la CGT 1) avait accepté, à la suite du dernier renouvellement du CEC en avril 2011, d’exercer les fonctions de secrétaire, de trésorier et de trésorier adjoint (tous trois élus à l’unanimité).
Lors des séances du 19 octobre et du 15 novembre, la représentation CFDT et CGT a choisi de faire passer en force et illégalement des décisions lourdes de conséquences sans en avoir à aucun moment préalablement discuté ni même prévenu les élus CFTC, le secrétaire et les trésoriers.
Ils ont notamment choisi de déclencher un droit d’alerte sur le projet Kiosque. (*)

Ils ont aussi décidé que le Comité d’Entreprise paierait sur son propre budget de fonctionnement un cabinet d’expertise pour l’assister sur des questions complexes. Les élus CFTC ne sont certes pas hostiles à une telle décision - le vote du CEC en séance du 15 Juin l’établit-mais ils contestent la méthode utilisée !

Ne revendiquant aucun « droit » sur leurs fonctions, les élus CFTC refusent d’être pris en otages par qui que ce soit.
Les élus CFTC contestent ces pratiques illégales, les outrances verbales et une nouvelle fois les règlements de comptes personnels. Ils refusent de s’engager dans une bataille juridique et procédurière contre l’employeur sur des aspects si parcellaires.

Les élus CFTC préfèrent se concentrer sur les enjeux majeurs du projet associatif comme vous nous le demandez ! (voir l’article « DECLARATION » ci dessous)
Les élus CFTC ont donc démissionné de leurs fonctions de secrétaire, de trésorier et de trésorier adjoint.

Bien sûr, ils conservent leurs mandats d’élus au CEC pour continuer d’œuvrer, avec les autres élus CFTC et la section syndicale CFTC, à ce qui leur parait correspondre à l’intérêt des salariés des petits frères des Pauvres.


(1) un droit d’alerte sur Kiosque, c’est prendre le sujet par le petit bout de la lorgnette.
Kiosque n’est qu’un élément de ce qu’introduisent au quotidien les nouvelles technologies de communication et d’information.
Téléphone portable, télétravail, massification de la communication par mail, Voisin’âge, Kiosque... sont un ensemble qui va bouleverser les conditions de travail.
Et plus largement, c’est l’ensemble de la conduite du projet qui inquiète la CFTC (voir ci-dessous)

Déclaration

DECLARATION des élus CFTC en présence de Jean-François Serres
CEC EXTRAORDINAIRE 15 novembre  2012
Les élus CFTC redisent une nouvelle fois leur très vive inquiétude au sujet des conséquences du déploiement du projet associatif sur les métiers et conditions de travail des salariés.
 Trois points majeurs nous inquiètent :
Le premier
Les résultats du travail du groupe de préfiguration nationale ne sont toujours pas présentés aux IRP.
Nous invitons l’employeur à présenter un projet qui expose très explicitement les conséquences des changements de métiers qu’il compte proposer aux salariés CDS, CRDVA, chefs de service et directeurs ainsi que les changements d’organisation prévus pour animer les équipes localement. Les élus CFTC insistent fortement sur la nécessité de sortir de définitions trop vagues (« postures » et « identités professionnelles») pour entrer dans le détail des propositions des nouveaux métiers.
Les élus CFTC ne pourront et ne voudront pas se prononcer ou émettre un avis sur les outils mis à disposition des métiers CDS, tant que ces métiers et les nouvelles organisations ne seront pas clairement exposés.
Ainsi, nous refuserons catégoriquement d’émettre des avis sur Kiosque, Voisinage, le télétravail et les lieux de travail, ou tout autre projet qui aura un impact sur le travail des salariés.
C’est un préalable incontournable.

Ce premier point nous conduit à penser que l’employeur ne tiendra pas les délais qu’il s’est lui-même imposé. Ce dernier doit  impérativement proposer un nouveau calendrier de travail, plus humain et plus raisonnable. L’employeur dit lui-même qu’aucune contrainte extérieure n’oblige à tenir ce rythme. (lettre aux salariés de novembre).
Le deuxième :
Dans la note  adressée aux élus pour le CEC du  16 Novembre,  l’employeur tente de rassurer ces derniers en expliquant que la convention « Malakoff Médéric » n’a servi qu’à trouver des fonds et n’aura aucune conséquence pratique sur la vie des régions.
Il envisage pourtant dans cette même note et pour la première fois de manière clairement exposée, une poursuite de la croissance des effectifs bénévoles à la hauteur de + 10 % par an sur plusieurs années, arguant que les effectifs croissent à ce rythme depuis 2007.
L’employeur oublie peut-être de préciser que depuis 2007, les effectifs CDS ont augmenté d’une vingtaine d’ETP. Ce sont aussi ces effectifs qui créent une dynamique de croissance encore mesurable aujourd’hui.
Nous demandons donc à l’employeur : Où sont les nouveaux moyens mis au service des régions ?
Ainsi, l’employeur s’engage dans un plan de développement qui ne dit pas son nom, et mobilise ses cadres dans cette perspective, parlant même du développement comme d’un levier au changement.
L’employeur compte donc sur une capacité de nouveaux métiers à accompagner ce développement, sans même avoir encore abouti à des définitions de métiers précises ! Penser le développement alors que les métiers sont encore loin d’être définis, négociés et acceptés par tous n’est pas raisonnable et même dangereux du point de vue des risques psychosociaux pour les personnes concernées.
Nous doutons de l’innocuité de cette convention sur le quotidien des salariés en région. Nous pensons qu’il est impossible qu’un un tel déploiement dans les textes n’ait aucune conséquence dans le travail de terrain des directeurs, chefs de service, CRDVA, CDS.
Nous déplorons que cette convention ait été signée sans concertation/information préalable, à fortiori dans le contexte actuel. Cela nous semble ni respectueux des procédures, ni respectueux des représentants des salariés.
Les agents de « Malakoff » ont déjà contacté les salariés travaillant sur des lieux différents pour avancer concrètement à la mise en place de ce nouveau partenariat. Dans certains cas, ce sont les agents de Malakoff qui ont informé les salariés de l’existence même de cette convention.
Les salariés qui auront à porter le développement sur le terrain en lien avec cette convention sont tous de très bonne volonté, mais ressentent légitimement une injonction au développement peser sur leur épaules sans accompagnement et sans recevoir les moyens supplémentaires pour mener à bien leur mission.
Présenter cette convention comme un simple plan de financement ne nous semble pas juste et ne tient pas compte des dynamiques de terrain.
Tout ceci renforce notre inquiétude.
Le troisième : une réorganisation de l’équipe dirigeante qui nous inquiète.
Le secrétaire général dit ne plus pouvoir assumer correctement ses missions et a proposé au CA de renforcer l’équipe dirigeante.
Le CA ne lui accorde pas de moyens RH supplémentaires, mais autorise une ponction de temps de travail disponible sur des directeurs de deux structures. Le CFPI et une autre direction (laquelle ?).
Avec cette nouvelle organisation, nous ne pensons pas que le secrétariat général réduise ses sollicitations auprès de ses collaborateurs et nous avons des inquiétudes sur les nouveaux chantiers que ne manqueront pas d’ouvrir l’équipe dirigeante.
Le risque de « burn out » de directeurs et cadres est manifeste et déjà présent. Là aussi, nous demandons un changement du calendrier du déploiement du projet.