jeudi 5 juin 2014

la CFTC, le parti de l'indépendance

Le parti pris de l’indépendance

5 juin 2014
L'édito de Pascale Coton

Il y aura cinquante ans en novembre, une poignée de militants décidaient de maintenir la CFTC. Le pari était loin d’être gagné et, contre toute attente, à force d’abnégation, de sacrifices et de courage, ils sont parvenus à relever le défi.
 
Tout avait été fait pour éviter la séparation, notamment dans la rédaction du préambule et de l’article premier des statuts de la nouvelle confédération (CFDT) où la référence aux valeurs sociales chrétiennes était atténuée, certes, mais préservée.
 
Mais ce que les uns – majoritaires – présentaient comme une évolution de la CFTC de 1919 était considéré par les autres – minoritaires – comme une rupture : toute conciliation devenait dès lors impossible.
 
Cette semaine, à Marseille, à l’occasion de son congrès, la CFDT a adopté de nouveaux statuts. L’occasion pour certains journalistes de revenir sur l’événement… et de ressortir les poncifs et autres idées reçues sur la scission, parmi lesquels la déconfessionnalisation.
 
J’aimerais apporter deux précisions à ce sujet : d’abord, la CFTC n’ayant jamais été un mouvement d’Église, contrairement, par exemple, à la JOC, il ne peut y avoir eu déconfessionnalisation. Ensuite, dans les années 1990, un universitaire réputé reconnaissait dans une thèse de doctorat que c’est par facilité de langage qu’on parle de déconfessionnalisation à propos de la naissance de la CFDT.
 
Le même montrait que la volonté des cédétistes était de se rapprocher des syndicats et partis de gauche non communistes, renonçant ainsi à l’indépendance de la CFTC à l’égard de tous les pouvoirs. Les nouveaux statuts de la CFDT suppriment toute référence à “ l’humanisme chrétien ”, confirmant ainsi que 1964 constituait bel et bien rupture ; ce faisant, ils donnent raison à ceux qui ont maintenu la CFTC.
 
Certes le monde évolue et il faut évoluer avec lui, mais en restant fidèles à ses valeurs fondatrices : la dignité de la personne, le souci du bien commun ou encore l’attention accordée aux plus faibles.
 
 
Pascale CotonSecrétaire Générale
 

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