samedi 14 février 2015

Expérimentation : un enjeu majeur



Dès le début de son projet, l’employeur voulait modifier la présence et le mode d’interventions des CDS auprès des bénévoles et des équipes de bénévoles afin de redonner de l’autonomie et de l’initiative à ces derniers. C’était son analyse, ses choix. Soit.
Mais dans un premier temps, l’employeur voulait que les CDS puissent soutenir jusqu’à 5 équipes. Nous avons d’ailleurs vu des textes qui envisageaient même un soutien de 7 équipes par CDS.
L’ensemble des syndicats ont fortement réagi, et vous savez combien nous étions opposés à ce que ces questions soient judiciarisées comme certains commençaient à le faire.
Lors du Comité d’Entreprise du 11 octobre 2013, alors que des syndicats et l’employeur allaient à l’affrontement devant les tribunaux, vos élus CFTC ont proposé une voie d’expérimentation, qui permettait de faire évoluer le métier CDS mais en limitant cette évolution à 2 équipes (et un projet de développement). Ce chiffre de 2+1 vient de la proposition des élus CFTC. Nous l’assumons.
Nous sommes favorables à ce que les métiers CDS évoluent. C’est un progrès possible pour les collègues CDS, une chance de plus grande créativité, une ouverture sur les territoires, des possibilités d’évolution, etc…  (1)
Avec ce modèle, nous pensons que la proximité avec les bénévoles et les personnes accompagnées reste possible.
Cependant, il y a quelques semaines, il a fallu que vos élus CFTC et représentants protestent à nouveau vivement ! L’employeur avait prévu d’appliquer aux seuls « anciens » CDS le modèle de soutien 2+1. Très clairement, il nous disait que les nouveaux  salariés CDS embauchés en région pourraient se voir confier plus de 2 équipes. Cela voulait dire que ces deux ans n’étaient pas un temps d’expérimentation mais de « patience » pour l’employeur. Nous aurions vu bien vite réapparaître un CDS pour le soutien de 5 ou 7 équipes…
Nous étions prêts à aller à la rupture des négociations avec l’employeur  quand celui-ci a fini sous notre pression par reconnaître qu’il ne pourrait y avoir véritable expérimentation si des salariés étaient déjà sur un autre mode de soutien.
Nous demandons avec insistance qu’une commission d’évaluation permanente se mette en place pour surveiller et accompagner la mise en place des nouveaux CDS sous ce mode d’accompagnement 2+1. Cette expérimentation de deux ans (2016-2018) ne doit pas être un temps où les métiers se mettent en place sans analyse sérieuse. Nous savons trop bien combien nous pourrions alors nous retrouver avec des salariés qui se verraient confier 3, 4, 5 équipes voire plus dès 2018 si nous laissons l’employeur seul à mettre en place ce nouveau métier CDS. C’est une échéance peut-être lointaine, mais c’est aussi bien court pour mettre en œuvre la sauvegarde du savoir faire des petits frères des Pauvres. Nous voulons mesurer si ce nouveau métier permet bien aux CDS de soutenir efficacement les équipes pfP dans leur rôle  d’acteurs majeurs de la lutte contre l’isolement et les pauvretés des personnes âgées. Quand on voit ce que certains de nos dirigeants promeuvent comme modèle d’équipes citoyennes en externe, nous pouvons être inquiets sur la qualité du soutien salariés qu’ils veulent préserver au sein de notre association ! (2)


(1) la question des transports, et la question des bureaux où vont travailler les salariés restent néanmoins toujours posées !  Nous n’accepterons aucune mise en place des métiers sans que ces questions ne soient traitées sérieusement et concrètement ! Or l'employeur reste bien évasif sur ces questions essentielles.

(2)En parallèle de ces évolutions de métiers, nous voyons que notre délégué général vante sous d’autres cieux les mérites de l’émergence d’équipes citoyennes Monalisa. Celles-ci pourraient lutter contre l’isolement avec un soutien salarié a priori bien plus léger que nous le connaissons aujourd’hui dans notre association. Le contenu, le sérieux des accompagnements, le traitement des situations complexes nous paraissent garantis dans notre association. Cela fait la crédibilité de notre association auprès des partenaires et donateurs. 





1 commentaire:

  1. belle liberté de parole, bonne analyse... Mais y a-t-il un conseil d’administration à la hauteur des enjeux ?

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A vous la parole