lundi 14 septembre 2015

Salaires, rémunerations et NAO...



Le 8 Septembre, lors d’une rencontre de négociations annuelles obligatoire (voir ci-dessous), l’employeur a informé les organisations syndicales qu’il s’apprêtait à ne proposer aucune augmentation générale de la grille des salaires mais peut-être seulement une  petite prime différenciée entre hauts et bas salaires.
Le niveau prévu de l’inflation en 2015 (0,2 % officiellement) n’est pas son seul argument pour geler la grille cette année. Une nouvelle fois, le représentant de l’employeur argue que les salaires seraient trop élevés dans le groupe par rapport à ce qui est comparable dans d’autres lieux…
Il va falloir une sérieuse explication avec l'employeur sur cet argument sans cesse présenté aux organisations syndicales.
La CFTC,  en tant qu’organisation syndicale nationale, à l’instar de beaucoup d’organisations ou d’experts, considère que les salaires sont beaucoup trop faibles dans le secteur social et médico-social.
Alors, nous demandons à ’employeur de définir clairement  sa politique salariale à court et moyen terme. Sa politique salariale, les moyens de motivations des salariés… L’employeur cherche-t-il à rapprocher les salaires de l’association  progressivement  de ceux qui sont fixés à l’extérieur par des conventions collectives ?
Ce gel de la grille des salaires pour 2015 est-il une politique de long terme ? si non, pourquoi ne pas s’en tenir à un constat de faible inflation ne permettant pas d’aller au-delà de 0,2 % d’augmentation des grilles de salaires ?
Un argument « choc » de l’employeur serait que  beaucoup de salariés du groupe pfP resteraient dans le groupe   principalement pour le niveau des salaires…
Nous saluons là l’attachement de l’employeur à ses salariés, qu’il  inciterait ainsi à partir  d’autant plus facilement  qu’il les paierait moins… :-(
La stabilité des salariés est pourtant un gage d’expertise dans nos domaines d’action ! 
La nouvelle présidence veut la paix sociale. Il faut pour cela qu’elle s’en donne les moyens. Y compris financiers.. Et dans le social comme en amour, seules les preuves tangibles comptent !


Comme chaque année, la CFTC affiche les demandes qu’elle présente à l’employeur pour ces NAO 2015. Nous les faisons précéder de trois réflexions :
1)       Le projet de réorganisation et de régionalisation va avoir un impact sur la masse salariale. Ce projet prévoit la création de plusieurs dizaines de postes. L’employeur s’est aussi engagé à revaloriser les classifications des salariés impactés par le projet. Nous le savons, et le disons depuis maintenant plusieurs années : l’ampleur des ambitions de l’employeur aura un réel cout. L’employeur a fourni aux élus du comité d’entreprise une note de cadrage financier encore très incomplète cet été. Nous voulons affirmer clairement le point suivant :  Les NAO ne doivent pas être impactées par ce projet. De nombreux salariés ne seront pas directement concernés par le projet et doivent pouvoir bénéficier de NAO équitable, sans que leurs soit opposé implicitement ou explicitement le coût du projet de réorganisation lui-même.  
2)       L’ouverture de NAO en Septembre alors que les ¾ de l’année sont écoulées n’est pas un bon signe. Nous réclamions une ouverture de négociations dès le premier trimestre de l’année en cours. Ce peu d’empressement à évoquer les questions de rémunérations dans des délais raisonnables nous semblent ne pas contribuer à un bon climat social dans le groupe.
3)       Chaque année, l’employeur se doit de négocier avec les organisations syndicales ;  sur les rémunérations et conditions de travail par exemple. Sa seule obligation est de négocier mais pas d’aboutir obligatoirement à un accord. Nous sommes bien conscients que l’ensemble de nos demandes ne seront pas retenues. Nous vous aviserons si les réponses de l’employeur permettent à la CFTC d’engager sa signature.

 Voici nos propositions à la date d’ouverture des négociations… 

1.       Revalorisation de 1 % des grilles de salaires.
2.       Prime d’ancienneté passant de 3 € à 3,15 € pour tenir compte de l’inflation depuis la dernière revalorisation.
3.       Engagement de l’employeur à la mise en place d’un Plan Epargne Entreprise et plan PERCO : ouverture d’un groupe de travail.
4.       Possibilité de cumuler les RTT d’une même séquence sur une même semaine pour les non cadres
5.       Possibilités d’accoler un jour de RTT habituel avec le début des congés.
6.     Contribution de l’employeur aux frais de déplacements des salariés en régions utilisant leur voiture et n’ayant pas accès aux transports en commun. Prise en charge des abonnements de Velib', V'Lille, Velov, etc....

7.       Attribution d’une prime pour les CDS « ressource interne » intervenant sur une formation CFPI 
8.       Attribution d'une "Prime de Garde" en CESU de 200€/an par enfant de moins de 6 ans, majorée à 300€ pour les familles monoparentales
9.       Monétisation des CET
10.    Forfait repas 20 € pour les repas extérieurs en déplacement.
11.    Ticket restaurant revalorisé à 8,8 €
12.    Extension aux salariés de pfP-AGE des primes repas.
13.    Ouverture d’une discussion sur la possibilité de l’instauration d’une prime logement pour les salariés des zones A,B,C de l’éligibilité au prêt Taux Zéro
14.  Augmentation de 30 000 du budget des œuvres sociales en 2016 afin de permettre des activités sociales en région. Ce point doit être travaillé en comité d’entreprise pour en finaliser la mise en œuvre.
15.    Mise en place rapide d’un service d’assistante sociale extérieur, anonymement saisissable par les salariés, et gratuit.
16.   Classification des Directeur d’Établissement correspondant à la réalité de leurs tâches au terme de l’accord portant sur la classification et la rémunération du personnel actuellement en vigueur, soit en groupe 7 

17.  L’employeur s’est engagé en 2014 à examiner les classifications des Responsables d’Etablissement dans le cadre de l’examen de la grille générale des classifications. Nous doutons de sa capacité à respecter sa signature sur cet autre sujet. Nous demandons donc l’examen de la classification des RE dès cette NAO 2015.








7 commentaires:

  1. j'ai vu de jeunes collègues très compétentes, très diplômées partir pour des questions de rémunérations, alors ça commence à bien faire ces arguments sans preuves, sans études comparées, à la louche ! c'est violent, et c'est injuste !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. c'est tout à fait juste... l'employeur ne communique aucune étude comparative sur le sujet... en a-t-il seulement en mains ?

      Supprimer
  2. Je m'étonne qu'une association dont la charte prône de "chercher ensemble les solutions aux problèmes rencontrés", "reconnaître la personne et l'accepter dans ce qu'elle a d'unique, la respecter dans sa dignité", "s'ajuster constamment à ses besoins" et "favoriser et à soutenir l'expression des personnes", ne le fasse vraiment que pour ses personnes accompagnées... Ne se doit-elle pas d'accompagner également ses salariés, afin qu'ils puissent ensemble construire le présent et l'avenir, dans les meilleures conditions possibles?
    Pourquoi parler de "valoriser l'expérience de tous" dans sa charte et ne se baser que sur les titres de fonction équivalents plutôt que les contenus de toutes les expériences précédentes dans la détermination des échelons? Pourquoi créer un système à 200 points s'il est quasi impossible à obtenir en 2 ans et certain en 3, quelque soit la véritable qualité et quantité de travail...? Qu'y a t' il de valorisant et de juste là dedans?
    Nous accompagnons des personnes et savons que les conditions de vie matérielles sont très difficiles dans les grandes agglomérations où le coût de la vie est nettement plus élevé. Pourquoi n'y a t-il pas, comme dans la fonction publique et d'autres associations, une prime mensuelle de résidence (3%, 1% ou 0% du salaire brut selon les villes http://circulaire.legifrance.gouv.fr/pdf/2009/05/cir_26298.pdf, forfait fixe pour l'IDF, 400€ ici http://www.wikimedia.fr/recrutement-d%E2%80%99un-directeur-des-programmes) pour les salariés dans ce cas?
    Où est la reconnaissance et le respect des salariés? Où sont celles de l'unicité de chacun?

    RépondreSupprimer
  3. comme nous le disons et écrivons depuis longtemps, les salariés n'ont pas été associés à l'élaboration du nouveau projet... s'en est suivi un dialogue social dégradé...et nous ne sommes pas sortis des problèmes liés à ce manque essentiel dès l'origine.
    Un management participatif ne passe pas uniquement par une bonne communication de ce qui a été décidé "en haut", fut-il particulièrement éclairé. Mais par des phases d'élaborations communes qui respectent chacun. Au fond, il faudrait que l'employeur considère ses salariés au moins aussi citoyens que les bénévoles...
    La grille des rémunérations est obsolète. Nous le disons aussi depuis bien longtemps. Elle a eu l'avantage en son temps de mettre fin à des rémunérations peu transparentes, et parfois à de l'arbitraire.
    Il faudra du temps pour se mettre d'accord sur des critères d'évaluations et de rémunérations justes et surtout motivantes.
    Pour les primes de résidence, notre équipe met se débat sur la table. La question de la justice et de l'équité de telles mesures se posent aussi.
    N'hésitez pas à nous contacter "en privé" afin que nous échangions sur ces sujets.

    RépondreSupprimer
  4. Le prix d'un studio à Paris : 850 euros par mois. Qui peut se loger correctement à Paris avec un salaire pfP ?
    Au delà d'avoir des difficultés pour se loger, les "Parisiens" de l'avenue Parmentier ne bénéficient même pas de tickets restaurants... Pourquoi ne pas donner le choix entre un ticket restaurant ou un ticket cantine ?

    RépondreSupprimer
  5. Le budget logement, mais aussi le budget transports (surtout pour les salariés ne bénéficiant pas de transports en commun) pèsent lourd sur les budgets, nous sommes bien d'accord...
    Pour les tickets de cantine et de restaurant, l'équipe CFTC va proposer à l'employeur de mener une étude. Combien de salariés aux alentours du 33 abandonnerait la cantine au profit de Ticket Resto. Nous n'en avons pas grande idée... Le risque est de déstabiliser l'emploi de nos collègues de la cantine, ce que nous ne nous souhaitons en aucun cas...A suivre...

    RépondreSupprimer
  6. Point 6: S'il est demandé à l'employeur de prendre en charge les abonnements type velib, velov etc, il me semble que le corolaire est aussi de demander l'indemnité kilométrique pour les salariés qui prennent leurs propres vélos pour se rendre au travail (et assument donc les coûts de réparation, usure, ainsi que l'achat initial...). Cela se justifie largement pour ceux qui, de ce fait, ne demandent pas le remboursement de la carte navigo.

    Point 10: cela ne me semble pas une priorité, comparé aux autres points mentionnés. On peut trouver un repas très correct pour moins de 20 euros, heureusement.

    RépondreSupprimer

A vous la parole